Rencontre avec Agnès Goulleau, qui vient tout juste de commencer sa nouvelle activité en décembre 2016… Pas encore de sécurité financière, mais Agnès sent déjà qu’elle a fait le bon choix. Eh oui, après +15 ans de métro/boulot/dodo, on peut encore partir !
Quelle était ta vie d’avant ?
Nantaise de naissance, j’ai travaillé en agence de voyages sur Nantes, puis Tours et retour à Nantes pour finalement suivre celui qui deviendra mon mari, et le père de nos enfants, en Irlande où je trouve du travail pour une grande compagnie aérienne européenne. Mon mari se retrouve muté à Paris, je le suis et y retrouve de suite du travail pour la même compagnie aérienne qui a son siège à Boulogne puis du coté du Stade de France…Nous habitons dans le 15ème me voila embarquée dans le fameux métro/boulot/dodo, j’étouffe mais j’aime ce que je fais, alors le nez dans le guidon on prend la vie qui va avec! Puis on décide de quitter Paris centre pour essayer de respirer en grande banlieue, on s’y installe confortablement durant 15ans, nos enfants y verront le jour…je vis toujours mon métier avec passion, toujours le sourire et l’énergie à revendre, et puis un jour je me rend compte que je n’ai pas vu mes enfants, que je passe mon temps à dire « aller hop on se dépêche, non j’ai pas le temps de jouer… »: je fatigue! oh oui je fatigue, toujours avec le sourire et l’ambition de faire au mieux pour tout le monde, toujours l’amour de mon travail…mais pourtant ce travail il devient pesant, l’ambiance se dégrade, on bosse comme des robots…tiens d’ailleurs il est même questions de nous remplacer par des moteurs de recherches…Je sens que le vent va tourner, on est en 2013 j’ai 38ans, est-ce que je vis la vie que souhaite vivre? est-ce que j’ai le temps de me poser cette question? est-ce que j’ai les moyens de me la poser???
L’élément déclencheur ?
Les fameux moteurs de recherches qui seraient moins cher que les employés, la déshumanisation grandissante… Nous avions toujours souhaité rentrer dans le pays Nantais, Paris ne devait être qu’un passage (19ans de passage!)mais nous n’avions pas essayé, de nous en donner les moyens. Mon mari, qui entre temps s’était mis à son compte, travaillait souvent de la maison, il n’y avait plus que moi avec un travail qui nécessitait ma présence dans un bureau à Saint-Denis… J’ai décidé de me former à une méthode d’accompagnement de la personne vers son mieux être. J’ai demandé un DIF à mon employeur, cela m’a été refusé (à plusieurs reprises) jusqu’en Octobre 2014 ou l’on à appris que nous (199personnes sur 249) étions remerciés, mais que le processus allait prendre un peu de temps…J’ai donc insisté et obtenu la possibilité de me former en utilisant mon droit à la formation. J’ai fait le choix d’un institut de formation solide et reconnu, j’ai pris le temps de faire du bénévolat sous supervision pour parfaire ma formation. J’ai été diplômée en 2015 en tant que praticien en reikibunseki® et en 2016 j’ai obtenu la certification de Reikiologue®, après plus 500h de formation.
Et maintenant ?
Il a fallu trouver le lieu pour installer notre nouvelle vie, motiver les enfants qui ne partageaient pas notre volonté de quitter la région parisienne. La maison vendue, la nouvelle maison trouvée, puis mon cabinet… l’activité commence doucement (j’ai mon cabinet depuis le 1er dédembre!), pas de quoi vivre aujourd’hui. Nous avons beaucoup d’inquiétude pour notre avenir financier, est-ce que j’ai fait le bon choix? ne serait-il pas plus sage de repasser salariée? tant de questions qui n’ont pas vraiment de réponses…Nous sommes sur un lieu de vie tellement agréable que cela nous aide beaucoup à relativiser. C’est bien de râler sur les conditions quand on est salarié mais ce n’est rien face à la précarité dans laquelle vous vous retrouvez en tant que libérale! Il faut être préparé, bien entouré et puis si c’est vraiment ce qu’on veut il n’y a plus qu’à foncer!
Je ne sais pas quel sera l’avenir, ce que je sais c’est qu’après chaque consultations à mon cabinet je me dis que je suis à la bonne place! Alors le sourire et l’énergie ne m’ont pas quitté, j’ai revu mes priorités, je prends le temps de vivre. Nous avons surement perdu (à ce jour) en moyen financier mais tellement gagné en qualité de vie!
Racontez-nous ; on vous lit et on publie
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