Audrey : Quitter le salariat pour une vie de bohème

Rencontre avec Audrey, qui développe maintenant son activité dans l’ecotourisme et le slowtourisme, après avoir été lassée par son bureau « derrière les barreaux »…

 

Ma vie d’avant : rentrer dans les cases

Après avoir accompli brillamment mon parcours universitaire, je suis allée tête baissée vers la recherche d’un emploi salarié. Je pensais n’avoir aucune autre option professionnelle. Mon environnement social m’avait depuis toujours conditionnée dans ce discours, de « travailler dur » et de « gravir les échelons ». J’étais comme ensorcelée par ces paroles qui brouillaient complètement la vision de ma propre vie. Alors c’est ainsi, que j’ai ménagé le chou et le chèvre. C’est-à-dire que j’ai fait des choix d’orientations pour être en accord avec cette pression extérieure. Ce qui n’est franchement pas confortable à la longue. En parallèle, je m’offrais dans cette vie inconfortable, des bulles récréatives pour m’échapper. J’aime les voyages, l’écologie, l’artisanat, le développement durable, la nature, la photo, la danse…

Puis, il y a eu le début de la fin. J’avais donc un poste de salariée dans un Office de Tourisme. Quand j’ai eu ce poste, j’étais sincèrement heureuse d’avoir trouvé cette place. Et j’ai mis tout mon cœur dans cette mission professionnelle. Voyez-vous, je pensais naïvement pouvoir partager des valeurs sociales et environnementales, mettre en lumière les acteurs du territoire, coopérer pour faire grandir la qualité de l’accueil touristique. Or, je suis tombée de plusieurs étages quand j’ai réalisé que le scénario n’irait pas du tout dans ce sens là. Et il n’y a pas eu que la chute : je suis tombée dans un panier de crabes ! Il régnait une ambiance relationnelle faite de cancanages et de petits coups bas. Je suis pour les paroles et les actions bienveillantes en terrain professionnel.

Alors, je n’avais plus rien pour me raccrocher dans ce quotidien. Je voyais les aiguilles de cette grande horloge tourner au dessus de mon bureau. J’avais le sentiment de mourir dans un sablier ! Je n’avais plus de vie. Prise dans cet environnement professionnel qui m’asphyxiait, j’avais aussi la contrainte du trajet, de partir trop tôt le matin, de rentrer très tard le soir pour accomplir à toute allure les tâches du quotidien. Bouleversée et épuisée jour après jour, je devais vivre à l’étroit sur tous les plans de ma vie. J’ai le souvenir de cette sensation corporelle où je ne comprends plus ce que je fais là.

 

L’élément déclencheur : je n’aurais plus de barreaux aux fenêtres

J’avais un bureau en rez-de-chaussée avec à chaque fenêtre des barreaux ! Le message était clair. Je m’autorisais cette vie en prison. Puis j’ai ouvert les yeux. Et malgré que tout le monde m’ait dit, qu’il n’était pas raisonnable de laisser cette opportunité, qu’il y a avait du chômage, qu’on ne partait pas comme ça, etc. Lorsque mon contrat a du être renouvelé, j’ai refusé et j’ai tourné les talons à toute vitesse vers un nouvel horizon !

Je me souviens avoir débuté cette étape par différentes lectures. Un livre m’a réellement inspiré pour commencer ce travail personnel « Femmes qui courent avec les loups » de Clarissa Pinkola Estés. Et c’est avec beaucoup de timidité que je me suis imaginée indépendante. Au début m’imaginer dans l’entrepreneuriat était presque un exercice qui relevait de la pudeur ! J’avais tellement été conditionnée qu’il a fallu un certain temps pour retirer ce carcan. C’est pour ça qu’il ne faut surtout pas rester isolé. C’est bien de s’abreuver de discours inspirants. Et d’aller vers des gens positifs qui ont des outils pour amorcer les premiers pas pour une nouvelle vie !

 

Ma nouvelle vie : mon univers de bohème

Aujourd’hui, je vis dans un univers de bohème qui me correspond parfaitement. Je suis centrée et je vis en accord avec mes valeurs. Je choisis mon environnement social et je rencontre des personnes avec des projets passionnants. Je vis dans un grand espace de nature et j’ai de grandes fenêtres ouvertes sur le ciel. J’ai le temps pour mes proches, je suis à l’écoute, bienveillante et attentive. Je suis devenue beaucoup plus sereine et je me sens à ma place. Cela a pris le temps mais j’ai pu avancer sur le chemin qui s’accorde vraiment à la vision d’une vie à laquelle j’aspire.

J’ai fui l’espace urbain pour m’offrir le bon air de la campagne. J’ai accès à une agriculture biologique de qualité et en circuit court. J’apprécie de vivre dans une dynamique territoriale respectueuse des populations et de l’environnement. J’ai fondé L’Atelier Bucolique pour développer des missions dans l‘écotourisme et le slowtourisme, et sensibiliser au tourisme durable. Mes bulles récréatives sont devenues mon quotidien ! Vous pouvez découvrir mon activité, sur le site L’Atelier Bucolique – des voyages culturels responsables – sur Facebook ou Instagram ou LinkedIn.

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