Il a été un jeune cadre un peu dynamique. Et puis il a créé une boite de coaching en séduction et est devenu community manager d’une des plus grandes stars de la chanson française… Sélim NIEDERHOFFER nous régale.
A quoi ressemblait votre vie d’avant ?
Ma vie d’avant était celle d’un jeune cadre de moins en moins dynamique. J’ai signé mon premier CDI dès la sortie de l’école (GEM, ex ESC Grenoble) et je devenais fièrement consultant en conduite du changement. Pendant deux mois et demi, je contemplais la Défense du 26ème étage de la tour EDF, je regardais les fourmis en bas, en me disant que c’était des copains que je retrouverais forcément à la pause déjeuner. Je passais mes journées à faire des slides, à parler de stratégie et d’accompagnement et à discuter nouveaux process avec des représentants des organisations syndicales chez EDF. Avec mon mastère Achats en poche, au fond, je ne savais pas du tout ce que je faisais là. Je me sentais à la fois perdu dans mon job qui n’avait aucun sens, perdu face à cette novlangue caricaturale, perdu face à mes collègues qui camouflaient bien mieux que moi leur désespoir. Ou alors ils kiffaient vraiment PowerPoint, la ligne 1 et les conversations bullshit ?
Quel a été l’élément déclencheur ?
La routine métro boulot m’empêchait de bien vivre la partie dodo. J’étais vraiment stressé je crois. Pas à ma place. Pas avec les bonnes personnes. Pas sur la bonne mission. Et j’étais partiellement incompétent, et pas franchement désireux de devenir expert en flûte… Parfois, tu sais que tout converge et que tu es en phase avec toi-même. Parfois, tu sais que tu te noies. Là, c’était pire que tout, je ne voyais pas de perspective et j’avais fait un choix débile en sortant de l’école : quitter les achats parce que j’avais peur d’être bloqué dans cette voie pour toujours (alors que je n’avais que 23 ans… #FACEPALM) pour la conduite du changement.
Un matin, un lundi matin en décembre 2007, je me suis réveillé après une trop courte nuit, je me suis mis devant mon PC avec mon café, et j’ai rédigé ma lettre de démission avant de me recoucher. Je ne suis pas allé au bout de ma période d’essai parce que j’avais une foi inébranlable en moi-même, en mon employabilité, et en ma capacité à rebondir rapidement sur un marché du travail qui était encore en pleine forme. Je n’ai pas eu le droit de retourner saluer mon équipe, ce que je peux comprendre aujourd’hui, pour un souci de cohésion entre les survivants.
Et maintenant ?
Et depuis… je vis de nouvelles aventures, de nouvelles expériences tous les jours. Autrefois, je travaillais pour la banque, pour rembourser mon prêt étudiant. Une très mauvaise motivation en soi, j’aurais pris n’importe quel job, ce que j’ai refait par la suite. J’ai replongé en signant chez Altran, où j’ai été consultant en achats pour Land Rover et Jaguar. Ce n’est qu’à la faveur d’un plan de départ volontaire que j’ai pu créer ma première entreprise de coaching en séduction pour hommes, avant de rejoindre le leader français du secteur www.artdeseduire.com . Je m’occupe aujourd’hui de la partie éditoriale (les conseils en séduction), et de toute la partie médiatique (je suis en quelque sorte l’ambassadeur du site). Mais à côté de ça, au fil des rencontres et grâce à mon réseau, je suis en permanence appelé sur des missions de consulting en stratégie marketing. J’ai développé depuis 2009 une expertise et une passion pour les réseaux sociaux et j’ai pu proposer mes services de social media manager à des plus ou moins grandes entreprises, et j’ai la chance de travailler dans l’ombre d’un des artistes français les plus complets (acteur, chanteur, joueur de poker). Au fond, qu’il s’agisse de personal branding, de stratégie marketing ou de conseils en séduction, tout est lié : j’aide mes clients à accoucher de leur histoire et leur propose des moyens innovants pour la raconter.
Les horaires de bureau ? Je ne connais plus. Les week-ends ? Peut-être un jour, à nouveau… J’ai choisi pour le moment cette vie de disponibilité, de service, de connexion H18 (Je dors 6 heures par nuit, le téléphone éteint. Rien de plus important que mon sommeil). C’est parfois épuisant, mais le plus souvent gratifiant. J’ai l’impression de vivre à 100 à l’heure et de relever de nouveaux défis en permanence. Cette connexion constante au web est le prix de la liberté que j’ai décidé de payer pour fuir la Défense, ne plus répondre à aucun patron et partager mes coups de coeur sur selimniederhoffer.com , mon blog !
Et c’est comme ça que j’ai découvert votre blog, en procrastinant sur Facebook ! Mais c’était une lecture utile, c’est toujours sympa de se rendre compte qu’on n’est pas seul dans cette quête de sens ! Bon courage à tous ceux qui se préparent à se jeter à l’eau pour devenir entrepreneur ou qui souhaitent se réorienter. Quel que soit votre âge ou votre formation, je crois vraiment que « quand on veut, on peut… »
Racontez-nous ; on vous lit et on publie
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