Quelle était ta vie d’avant ?
J’ai fait une Ecole de commerce, et à la fin de ce cursus j’ai écrit mon Mémoire sur le commerce équitable. Déjà à l’époque, je cherchais à voir comment combiner business et impact social. Ne trouvant pas de travail dans ce domaine à la fin de mes études, j’ai décidé de rejoindre une grande entreprise classique afin de « faire mes armes ». C’est comme cela que j’ai rejoint le département marketing de Procter et Gamble en Suisse.
J’aimais le contenu de mon travail, mais après quelques temps j’avais des difficultés à me lever le matin parce que je ne voyais pas à quoi cela servait. Dépenser tant de ressources et d’énergie pour remplir les poches d’actionnaires qui n’en avaient sûrement pas besoin n’avait pas de sens à mes yeux. J’avais développé mes compétences et j’avais envie de les utiliser sur un projet avec une utilité sociale.
J’ai eu l’opportunité d’aller au Vietnam et, après 4 ans passés chez P&G, j’ai donné ma démission. Une fois arrivée au Vietnam, j’ai eu beaucoup de chance car j’ai trouvé une offre d’association qui accompagnait des femmes défavorisées via l’artisanat. Ils cherchaient quelqu’un pour les aider sur le design, le marketing et la commercialisation, en particulier vers des cibles occidentales. J’ai travaillé dans cette organisation pendant deux ans et demi, avec une belle évolution de mon périmètre d’activité.
Je suis ensuite rentrée en France, et je voulais continuer dans cette dynamique : capitaliser sur le cœur de mes compétences, tout en ayant de l’impact à travers mon métier. Seulement comme je vivais à l’étranger depuis plusieurs années, je n‘avais aucune idée de ce qui se faisait en termes d’entrepreneuriat social en France.
L’élément déclencheur ?
J’avais déjà repéré le Programme Associé On Purpose qui était implanté en Angleterre, et en 2015 j’ai vu qu’ils ouvraient une antenne à Paris. Le déclic avait déjà eu lieu sur le fait que je voulais combiner business et impact social, mais je ne savais pas sur quels types de projets me positionner en France.
On Purpose m’a beaucoup aidée à trouver ma place dans l’écosystème des projets à impact français. La grande valeur ajoutée du programme réside dans l’accompagnement au développement personnel qui m’a permis de mieux comprendre quelles étaient mes compétences et mes forces, et comment je pouvais être utile en fonction de cela dans le secteur.
Au départ, quand je suis rentrée en France et que je cherchais du travail, je considérais tous les projets ESS parce que je voyais l’utilité et l’impact de chacun. Grâce au programme et au contact des autres Associés,qui avaient tous leur singularité et leurs appétences, j‘ai compris que même si les postes que je voyais étaient tous utiles, une grande partie ne me correspondaient pas assez et ne me permettraient pas de m’épanouir. L’impact social est certes crucial, mais il reste primordial que le travail soit en lien avec ce que l’on aime et ce dans quoi l’on est bon. Le poste idéal de chacun se trouve au carrefour de tous ces facteurs.
Le Programme Associé On Purpose m’a permis de reconnecter toutes mes expériences pour trouver LA voie qui me correspond et dans laquelle je peux maximiser mon impact.
Et maintenant ?
Vers la fin du programme Associé, dix jours seulement après avoir défini les postes idéaux pour moi avec l’aide de mon coach, je suis tombée sur l’offre d’emploi de mes rêves qui réunissait tous les critères que j’avais définis comme étant déterminants. Il s’agissait d’une offre en tant que Responsable Achats / Chef de Produit chez Solidar’Monde, la centrale d’achat du réseau de commerce équitable Artisans du Monde.
Cette branche commerciale s’occupe entre autres des achats, des relations avec les fournisseurs, de l’acheminement des produits. L’objectif est de fournir le réseau des magasins Artisans du Monde, mais aussi les commerces (hors grande distribution) ayant la même démarche éthique.
Aujourd’hui, je suis Responsable du pôle Artisanat. Au-delà des achats, mon poste a récemment évolué pour inclure le marketing, la communication et le développement des ventes de produits d’artisanat au-delà des boutiques Artisans du Monde. Il y a de beaux enjeux !
Propos de Delphine Deheule recueillis par Florian D’Inca
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