Benjamin était consultant à Paris. Ca a fini par le fatiguer. Et il s’est taillé…en Allemagne. Récit d’une reconversion qui a commencé par un départ à l’étranger. C’est BenJ qui le dit: « Courage, fuyez ! ».
A quoi ressemblait votre vie d’avant ?
Je travaillais dans un cabinet de conseil en stratégie et management. Il y avait d’excellents côtés : je suis bien tombé, dans une entreprise avec une culture riche et une vision passionnée du métier, des collègues vraiment sympas. C’est indéniable aussi, j’y ai appris beaucoup de choses : méthode(s) de travail, connaissances « business » et gestion des relations humaines. J’ai toutefois senti que cela ne me correspondait pas pleinement. En plus des critiques habituelles sur le métier (horaires, stress, slides…), je crois avec le recul que je me sentais un peu enfermé dans la position de consultant, qui est assez normée (on nous vend – littéralement – dans un rôle spécifique), qui sait qu’il n’est « là » qu’à titre temporaire et qui travaille essentiellement pour de grandes structures assez lourdes. Enfin, je ne me sentais pas bien dans le mode de vie du cadre parisien : je n’en pouvais plus des transports, du stress général. Le métro-boulot-dodo m’épuisait physiquement et moralement.
Quel a été l’élément déclencheur ?
Je réfléchissais depuis longtemps, mais tranquillement, à un départ à l’étranger et notamment en Allemagne car ma femme vient de ce pays. Je ne parlais pas la langue et j’ai pensé que c’était le moment ou jamais de tenter un tel projet. J’estimais que mon employabilité était bonne et que je pourrais retrouver sans difficulté un poste six mois après, si rien ne fonctionnait. Vu sous cet angle, le pari n’était finalement pas bien risqué.
Il y a eu une conjonction d’éléments déclencheurs : la fatigue de l’automne-hiver ; une période chargée suivie d’une mission qui ne me convenait pas ; l’arrivée de mon « anniversaire » de trois ans dans le job et le passage au grade de consultant senior, qui m’ont poussé à m’interroger sur la suite. Pendant les vacances de Noël, ma femme et moi avons beaucoup discuté et nous avons décidé de nous lancer : elle a négocié un accord de télétravail et j’ai posé ma démission. Je me suis immédiatement senti plus léger, c’était assez étonnant.
Et maintenant ?
J’ai eu un coup de chance énorme en trouvant un emploi avant même d’arriver à Cologne, la ville où nous avions décidé de nous installer, alors que je ne parlais pas allemand. Je travaille pour Carigami, un comparateur de location de voiture qui référence les offres de 40 000 agences de location, en France et dans le monde. C’est la déclinaison d’un site allemand, qui a décidé de se lancer en France après avoir cartonné sur son marché. Nous sommes une quinzaine de français, service client inclus, à travailler pour reproduire ce succès outre-Rhin. Quant à moi, je m’éclate à travailler sur de nombreux sujets : la stratégie, le Brand marketing et l’organisation de nos premières campagnes télé, l’optimisation du site (concepts, planning : pas le développement !), les Relations Presse, et plein d’autres choses. J’ai ici un tout autre équilibre pro-perso et la vie quotidienne est beaucoup plus détendue. Je ne suis donc pas le dernier à dire à ceux qui en ressentent le besoin : courage, fuyez !
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