Rencontre avec Victor Combes, passé par les méandres d’un cabinet de conseil en recrutement… Eh oui, il faut bien du courage pour quitter sa vie d’avant. Maintenant, Victor est chef de projet innovation dans l’ESS, et ça, c’est quand même plus plaisant !
Quelle était ta vie d’avant ?
Nous sommes en juin 2016. Après avoir fait une Grande Ecole de Management, (Kedge Business School), je recherche une première opportunité professionnelle. Mais j’ai envie de trouver vite, je ne sais pas exactement ce que je veux faire donc j’élargis mes candidatures au maximum. La pression se fait sentir au bout de 3 semaines de recherches et de candidatures infructueuses. Je suis finalement pris chez un grand Cabinet de conseil à Barcelone en Ressources Humaines. Je suis enthousiaste à l’idée de commencer ma vie professionnelle et ce dans un cadre sympathique.
Mais contre toute attente, dès la première heure du premier jour, je comprends que ce n’est pas pour moi. Impulsif ? Manque de recul ? Peut-être. Alors je fais un effort, j’écoute et respecte scrupuleusement les pratiques et les techniques de l’entreprise, je m’adapte et me fond dans le cadre.
Toutefois, je remarque que les missions qui me seront confiées peuvent être réalisées par un élève de 5ème. Une semaine et une multitude de tâches rébarbatives et sans impact passent. Mes managers n’écoutent pas mes suggestions et ne prennent pas le temps de comprendre mon malaise.
L’élément déclencheur ?
Le fait qui remettra en question mon engagement dans cette entreprise est la « banalité de la discrimination en recrutement ». Discrimination à l’égard des candidats dont les noms et prénoms ont des consonances magrébines. Parfaitement contre ces pratiques, et les refusant, j’essaie alors de faire le point et de me demander « Victor, à quoi est-ce que tu sers en travaillant comme cela ? ». Je ressens le besoin de contribuer à faire avancer les choses, d’innover, de partager et d’apprendre de nouvelles choses pendant mon travail.
Je comprends surtout que je vais devoir arrêter mon contrat au bout du premier mois. Et c’est ce que je fais.
Et maintenant ?
Alors je prends la décision de quitter mon travail. Voilà ma fameuse « meilleure décision professionnelle ». Je décide de chercher un travail qui incarne des valeurs, qui est stimulant et qui a un impact. Je découvre très vite le site Fuyons la Défense. En 1 semaine, je passe plusieurs entretiens chez SenseSchool (la branche pédagogique de MakeSense). Je comprends que nous avons une vision du travail, de l’engagement et des valeurs très similaires et complémentaires. Le lundi suivant, je viens faire mon premier jour dans le SenseSpace de Paris. Je découvre l’entrepreneuriat social et l’innovation pédagogique. Je suis désormais chef de projet innovation pédagogique et sociale. J’apprends tous les jours quelque chose, et je suis dans un environnement stimulant, bienveillant et innovant.
Bref, je sais que certaines personnes hésitent à quitter leur travail. Je comprends tout à fait l’argument de la sécurité financière. Mais je voulais vous dire que des solutions existent et que faire le pas est parfois la meilleure idée à avoir. Aller au travail le matin en reculant est une situation très désagréable mais malheureusement nécessaire pour beaucoup de personnes. Mais si vous avez l’occasion de saisir une opportunité qui peut vous permettre d’être heureux ou heureuse, je vous y encourage.
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